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On dit souvent que les valeurs se perdent. On dit souvent que c’était mieux avant, que nous évoluons dans un monde de sauvages, blablabla. Mis à part que c’est le genre de discours qui te fait prendre un sérieux coup de vieux (juste après écouter Radio Nostalgie), ça m’a toujours abstrait. Que dans un monde fait d’adversités, de guerres, de contrariétés, la baseline de ce bas monde serait : « be wiiiild ». Je n’ai jamais réussi à l’être, sauf, comme les animaux, en cas d’absolue nécessité. La plupart des prédateurs dans la nature n’agressent jamais gratuitement, sauf si leur instinct de survie leur dit de le faire. Le reste du temps, je laisse le bénéfice du doute : par défaut, tu es quelqu’un de bien, de gentil, de fiable. Telle est ma devise, au grand damn de mes proches : « tu es trop gentille », me claironnait-on.

Alors lorsqu’hier j’ai lu l’édito de Aude Walker, rédactrice en chef de « Stylist », ce nouveau magazine styles gratuit que je suis heureuse de choper à chaque transit par Paris, une fille qui a mon âge (9 ans en 1989), a eu l’effet d’un baume au cœur, une pommade bio à l’arnica, le petit bisou magique sur les petites contrariétés de la vie qui laissent des traces sur notre peau.

On y lit avec énorme plaisir et soulagement qu’être désagréable, ça craint. Par contre être sympa, ça claque. L’agressivité gratuite, la méchanceté, la malhonnêteté, sans rentrer dans des moralités judéo-musulmano-chrétiennes, seraient apparemment des valeurs has been.Ouf. J’ai cru que ce moment n’arriverait jamais. Que les gens « gentils » seraient à jamais des parias de la société, des faibles. Loin d’être une faiblesse, on nous explique enfin dans un magazine que la gentillesse est une force d’un nouveau genre.

Le nouveau chic, preuve en est par les personnalités illustrées dans le magazine, c’est d’être gentil, foncièrement bienveillant, soucieux des autres. Même Joey Starr pleure, et devant tout le monde. La place à la sincérité, l’émotivité assumée des situations est en passe de devenir la norme, le it-mood du moment. J’achète.

Je suis tombée amoureuse d’un édito. Je ne pensais pas que c’était possible, mais çà m’est tombé dessus sans prévenir : le vrai coup de foudre. Merci Aude pour ta clairvoyance. Une visionnaire optimiste, ça claque.

PS : tu veux bien être ma copine?

editostylist

 

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